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LexSIC : le dictionnaire des cultures de l'information
Information, documentation, communication, média, numérique
Présentation
Le projet de réalisation d’un dictionnaire des cultures de l’information correspond à certaines attentes d’une profession – celles des professeur·es documentalistes – dont la mission première est l’enseignement. C’est du moins ce que nous avons perçu au contact de ces professionnel·les depuis la création du CAPES de Documentation (1989) en tant que praticien d’abord, puis comme responsable du Master Documentation de l’académie de Nantes de 2005 à 2020. C’est un projet ambitieux, certes, mais porté par la nécessité de répondre à un besoin de légitimation des savoirs enseignables, et de construction d’une culture professionnelle commune.
En amont du Wikinotions Infodoc
Sans programme ni inspection spécialisée en mesure d’instituer un cadre national de formation pédagogique, les professeur·es documentalistes doivent compter sur les réseaux associatifs et de terrain pour didactiser l’Information-documentation, qui est leur matière d’enseignement. Un outil est particulièrement sollicité pour les y aider. C’est le Wikinotions Infodoc de l’APDEN (Association des Professeur·es documentalistes de l’Éducation nationale), plateforme collaborative en ligne créée en 2013. Elle propose notamment un ensemble d’une centaine de notions du domaine ayant fait l’objet d’un travail de didactisation utilisable par les enseignant·es.
C’est en complémentarité de cette entreprise, à laquelle nous avions d’ailleurs participé dès son origine en 2006, que nous situons ce dictionnaire. Il se place précisément en amont du Wikinotions Infodoc, au moment où il s’agit de disposer d’une synthèse des travaux scientifiques et professionnels de référence pour se lancer dans la transposition didactique – faire des savoirs techniques et savants des savoirs à enseigner – dans le but d’élaborer la matière enseignable de la discipline.
Culture de l’information / culture informationnelle
Nous gageons que les professeur·es documentalistes ont besoin de ces connaissances premières et de ces accès aux sources pour maîtriser les notions à enseigner. Nous distinguons alors, à la suite de Viviane Couzinet (2008), une dimension « culture informationnelle » orientée enseignant.e et une dimension « culture de l’information », orientée élèves. La première est référée à des théories, à des savoirs scientifiques et sociotechniques – issus des pratiques professionnelles – telles qu’ils sont recueillis, analysés ou construits en Sciences de l’information et de la communication (S.I.C.), discipline universitaire de référence de l’Information-documentation scolaire (MEN, 2017). Ils intéressent les enseignant·es qui doivent les intégrer avant de les didactiser et d’amener leurs élèves à s’approprier la seconde, la « culture de l’information », que doit posséder aujourd’hui chaque citoyen·ne. Il importe en effet qu’à l’issue de leur scolarité, les élèves acquièrent suffisamment de maîtrise technique et intellectuelle, assortie d’attitudes critiques, éthiques et responsables pour être capables d’évoluer en toute autonomie et connaissance de cause dans une société aux forts enjeux démocratiques, écologiques et économiques.
LexSIC a donc pour ambition de mettre à disposition des professeur·es documentalistes des synthèses, constitutives de cet ancrage théorique, leur permettant de construire la « culture informationnelle » nécessaire à leur enseignement.
Des cultures de l’information
L’expression de « culture de l’information » a été largement débattue dans la première décennie de ce siècle. Un des principaux acquis de ces travaux a été de pouvoir affirmer qu’à l’époque de la convergence numérique (informatique, audiovisuel, médias), il est urgent de considérer qu’il n’existe pas une culture unique, mais bien des cultures de l’information (Liquète, 2014). Ces cultures ont aujourd’hui pour dénominateurs communs le support numérique, la communication et l’information, que cette dernière soit médiatique, documentaire, journalistique, scientifique ou technique pour ne citer que les types les plus évidents.
De ce fait, la réalité des recherches en S.I.C. paraîtrait en décalage avec le domaine scolaire de l’Information-documentation, s’il fallait en rester strictement à ce que cette appellation recouvre. Originellement adossée à la branche Information-documentation des SIC (Couzinet, 2001), la discipline scolaire s’appuie en premier lieu sur la formation à la méthodologie de la recherche documentaire. Après la création du CAPES (1989), une approche notionnelle du domaine voit progressivement le jour et pose la question de la didactisation de premiers objets conceptuels tels que le document, le support et la source. La « révolution internet » se produit à la fin des années 90 et renouvelle en profondeur les problématiques de l’accès, de la production, de la diffusion et de la réception de l’information. Avec l’apparition des moteurs de recherches, des sites web et des réseaux sociaux, les frontières de la discipline ne cessent d’être repoussées bien au-delà du strict champ de l’information documentaire. Les apports des chercheurs en SIC sont précieux pour les professeur·es documentalistes en attente de réponses structurées à didactiser pour leurs séances pédagogiques. A titre d’exemple, citons les thématiques de l’identité numérique, de l’économie de l’information ou de la désinformation.
LexSIC se propose d’explorer les nouveaux territoires de cette culture plurielle : la culture de la communication, la culture médiatique, la culture numérique, sans oublier bien sûr les cultures informationnelles et documentaires. Constitutives de ces cultures, seront arpentés des domaines aussi variés que le journalisme et la presse, le marketing, l’édition, l’image, la publicité, la typographie, la codicologie ou science du livre, le web, la sémiologie et la bibliothéconomie. Au total, plus de 3000 termes et notions à découvrir composent les cultures de l’information.
Les limites du projet
Les limites de l’entreprise du LexSIC sont proportionnelles à l’étendue du territoire à quadriller. Chaque entrée du dictionnaire s’appuie elle-même sur des sources bibliographiques nombreuses, requérant du temps pour la recherche, la sélection, l’analyse et la rédaction d’une synthèse structurée. L’instabilité des objets du domaine, causée par l’évolution rapide et permanente du média numérique, est également un obstacle avec lequel il faut sans cesse composer. En constante reconfiguration et hybridation, menacés d’oublis ou de désuétude, pris sous les feux croisés de la recherche et parés d’une terminologie hétérogène, nombre des concepts de la culture informationnelle se complexifient et demeurent à l’état provisoire du dévoilement. A cela s’ajoute les sens multiples apportés par les acceptions particulières à chaque domaine concerné.
Par la richesse, la quantité et la complexité des contenus à traiter, le dictionnaire entrevu à l’origine prend progressivement l’apparence d’un dictionnaire encyclopédique.
A l’intérieur de ce dédale, LexSIC se montrera tel qu’il est, un vaste chantier en cours, s’édifiant brique à brique, notice après notice, suivant le fil d’Ariane de la curiosité, des rencontres et des découvertes. Certaines notices seront revisitées au gré des lectures, corrigées ou complétées, des ressources pourront être ajoutées ou retirées, de nouvelles corrélations établies entre les notions...
Pour servir...
LexSIC pourrait intéresser les professeur·es documentalistes désireux·ses de compléter leur culture informationnelle ou de « creuser » un concept avant de se lancer dans la préparation d’une séance. Les étudiant·es des Masters Documentation et candidat·es aux CAPES externe et interne Documentation y trouveront sans doute matière à compléter leur formation. Les enseignant·es INSPE, nous l’espérons, en feront une ressource de plus pour leurs cours et un outil d’accompagnement. Enfin, quelques unes de ces pages aideront peut-être les plus intrépides d’entre nous à pénétrer plus avant dans ces cultures de l’information, pour leur profit personnel ou pour les besoins de leur enseignement disciplinaire.
Pascal Duplessis
NB. Ce travail reprend, sous une autre forme, un projet entrepris il y a quinze ans avec Ivana Ballarini. Il s’agissait du « Dictionnaire des concepts info-documentaires », hébergé encore récemment par le site SavoirsCDI. Celui-ci ayant fermé sans donner de raisons ni de perspectives, nous avons décidé de remettre à la disposition des personnes intéressées certaines des notices qui composaient le dictionnaire de 2007. Celles-ci seront intégrées dans le LexSIC avec mention de leur origine.
Bibliographie
COUZINET Viviane. De l’usager à l’initié : vers une culture informationnelle partagée. In Gardiès Cécile, Fabre Isabelle, Ducamp Christoine, Albe Virginie (Dir.). Rencontres Toulouse EducAgro : Éducation à l’information et éducation aux sciences : quelles formes scolaires ? ENFA, Toulouse, 26-27 mai 2008. Cepadues éditions, 2008. pp. 168-189.
COUZINET Viviane. Jean Meyriat, théoricien et praticien de l’Information-documentation. ADBS Editions, 2001.
LIQUÈTE Vincent. Liquète Vincent (Coord.). Cultures de l'information. CNRS, 2014.
M.E.N. "Les missions du professeur documentaliste". Circulaire n°2017-051 du 28 mars 2017. Bulletin officiel n°13 du 30 mars 2017.
Le logo de LexSIC est inspiré d’un logogramme tiré du syllabaire cunéiforme suméro-akkadien (vers 2200 av. J.-C.) représentant une étoile et signifiant le ciel (heaven) ou la divinité.
Auteur
Pascal Duplessis
Contact
lexsic@orange.fr
@Les3Couronnes
Autres sites
Les Trois Couronnes. Didactique de l'information-documentation et identité professionnelle de l'enseignant documentaliste.
ID Base. Fiches pédagogiques à l'usage des professeurs documentalistes. Analyses critiques et propositions.
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